La pluriactivité, un moyen de s’épanouir
Comme en témoigne Valérie Olivier, la pluriactivité est aussi un moyen de parvenir à des objectifs personnels et professionnels.
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« Je ne regrette pas car j’avais le cerveau endormi ! » témoigne Valérie Olivier dans un large sourire. Après plus de vingt ans en qualité de cheffe d’exploitation, elle se sentait lessivée. Avant de devenir exploitante avec son mari, elle était préparatrice en pharmacie à Caen. Elle rencontrait du monde et le lien social faisait partie de son quotidien.
En 2004, elle s’installe, et, au fil des années, malgré la liberté que confère le statut de chef d’entreprise, l’exploitante ne s’estime pas épanouie. « Je n’avais que mes vaches comme collègues et puis, très vite, j’avais fait le tour de mon métier », renchérit l’éleveuse d’allaitantes que l’envie d’apprendre anime. Son besoin de voir du monde, de rencontrer de nouvelles personnes l’a poussé à accepter la proposition d’un ami formateur dans une Maison familiale rurale (MFR). Elle saisit l’occasion et devient formatrice et donc pluriactive à la rentrée de 2022. Sa porte de secours pour retrouver un équilibre social.
« Heureuse » dans ses deux métiers
Avant de se lancer, elle s’était renseignée auprès d’un centre de gestion pour s’assurer de la compatibilité de ses deux activités. En agriculture, la pluriactivité est possible indépendamment de la structure juridique choisie pour son exploitation.
Son rythme de travail et de vie nécessitent une réorganisation des trois côtés : l’exploitation, la MFR et le privé. Planning à l’avance, changement de dernière minute : les imprévus sont le quotidien de Valérie et nécessitent de la rigueur. Mais cela vaut le coup, à écouter l’éleveuse qui se déclare « aujourd’hui heureuse et épanouie dans mes deux métiers ».
Sur le plan social, elle n’a pas eu besoin de changer de caisse de sécurité sociale. Les formateurs en MFR dépendant aussi de la MSA. L’élevage étant son activité la plus ancienne et générant le plus de revenus, Valérie relève du régime des non-salariés agricoles. Cela reste son activité principale. Valérie aurait pu faire le choix d’être rattachée au régime des salariés agricoles. Dans ce dernier cas, elle n’aurait pas tiré profit de la même couverture sociale.
Pas d’incompatibilité juridique
Il n’y avait pas d’incompatibilité juridique au cumul d’activités de Valérie. La pluriactivité est possible pour la formatrice éleveuse qui exploite en EARL. Cela est aussi possible dans les autres types de sociétés. Seul le Gaec nécessite une dérogation auprès de la DDT et de la CDOA (commission départementale d’orientation agricole). Elle est alors limitée à 536 heures par an. De plus, il faut l’accord unanime des associés.
Fiscalement, le bénéfice agricole de l’exploitation et son salaire de formatrice se cumulent sur sa feuille d’imposition de l’impôt sur le revenu.
(1) Jean-Hérold Jean-Louis, Alexandre Letellier-Cool, Lucas Michel, Amélie Borel, Laure Mary, Valérie Duguey, Mahdiyeh Jalali, Clara Letellier et Svitlana Morel, Ingrid Haloche et Magdalena Verigny.
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